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FACE (TO FACE)

visage – paysage –langage

14-18 > 2018

 

création 2018-2019

conception et jeu : anne-laure lemaire et laurence de sève

assistante scénographie : béatrice chanfrault

textes : fragments d’oeuvres littéraires 

vidéo & photos : anne-laure lemaire et laurence de sève

 

co-production : SIMONE & in viivo

durée : entre 1h & 1h30

 

Toujours l’histoire remonte à la surface, comme les obus dans les champs quand les agriculteurs labourent.

Dans la boue, une tête de cheval mort. 

Partout, des petits animaux sculptés. 

Des objets cabossés, déformés jonchent le sol.

Des lambeaux de textes sont suspendus, écriture manuscrite, litanie, monument aux morts éphémère et flottant.

Le dispositif est simple : sur la table d(es) opération(s) au milieu de la glaise, de l’eau et de la boue, deux femmes sont à l’oeuvre en face à face.

Le projet s’inspire de l’histoire méconnue d’Ann Coleman Ladd et Jane Poupelet, toutes deux sculptrices au Portrait Mask Studio de la Croix Rouge américaine à Paris, entre 1918 et 1920, où elles se sont consacrées à la création de masques pour les Gueules Cassées. Ces prothèses réalisées sur mesure étaient destinées à camoufler les stigmates de la guerre en tentant de restituer aux mutilés leur visage d’avant. Les Gueules Cassées nous apparaissent comme une métaphore de toutes les guerres et des questions qui en découlent, comme celles de la reconstruction ou de la réparation de l’irréversible. 

Matrice de textes* issus de Le corps et le Verbe - la langue en sens inverse de Chantal Chawaf, Les Champs d’Honneur, de Jean Rouaud, L’Art Français de la Guerre, d’Alexis Jenni, Souvenirs de Guerre d’André Breton, Murale, de Mahmoud Darwich, Makoto Ooka, Leonora Miano, in Le Monde, Huit écrivains africains racontent l’Afrique qui vient (4/12/10), l’Odysée de Homère, Vivre de Paysage, de François Jullien, Le Chagrin des Vivants, de Anna Hope, Guerre et Térébenthine de Stefan Hertmans, la thèse de chirgurie maxillo-faciale du docteur Mathieu Duvnjak, Les Lettres de Prison, de Rosa Luxemburg, Sous Verdun, de Maurice Genevoix, une lettre du soldat Eugène à sa femme Léonie…

* Le texte du spectacle est généré de manière aléatoire par un ordinateur parmi une sélection d’une cinquantaine d’extraits. Il est projeté derrière les spectateurs qui ne le voient pas, et entre ainsi dans le champ des possibles des performeuses. Qualité de l’écoute et connivence leur permettent alors de sentir s’il s’agit à cet instant précis d’ignorer la proposition, de l’interpréter à deux ou en solo. S’organiser, plutôt s’adapter dans l’instant, répondre à l’ordre (de s’engager) avec (presque) rien, c’est aussi ce que se sont proposé de faire les sculptrices des masques en arrêtant leur art un temps pour l’action directe.

contact diffusion / Samantha Montesano /06 15 36 73 36 - montesano.samatha@gmail.com

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