
performances, théâtre, écriture, rites et workshops
REBROUSSER CHEMIN
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SPECTACLE PROTEÏFORME / les animaux sont-ils des gens comme les autres ?
création 2026

Des procès d'animaux au Moyen-âge à la reconnaissance d'une personnalité juridique pour les vivants non-humains / dix siècles d'errance ?
Il était d’usage à une époque, que les animaux soient appelés à comparaître au tribunal pour répondre de leurs actes délictueux. On reprochait aux rongeurs de ravager des récoltes, à des cochons de dévorer des nouveaux-nés, et d’autres méfaits encore.
Aujourd’hui, ces pratiques nous paraissent tout à fait incongrues, tandis que par ailleurs, des voix se lèvent un peu partout dans le monde pour demander à ce que l’on reconnaisse des droits juridiques à la nature, et pour que le vivant puisse faire valoir ces droits pour tenter d’endiguer des catastrophes environnementales.
Depuis 2017, le fleuve Whanganui, en Nouvelle-Zélande, a désormais les mêmes droits qu’une personne. Des plaintes peuvent être portées en son nom.
Mais qui parle au nom des fleuves, des arbres, des animaux ?
Entre argumentation rationnelle et plaidoyer sensible, il s’agira de déjouer l’anthropocentrisme qui nous constitue pour laisser la place en nous-même à du radicalement autre-que-nous, et comprendre comment l’espace de la représentation accepte de se laisser déborder, bousculer, hybrider par les puissances vivantes avec qui nous partageons la terre.
Croisant des textes de différentes natures et des extraits d’archives sonores, ce spectacle réunira des habitan.te.s, deux actrices et des artistes invité.e.s autour du défi de comprendre comment parler pour, à la place de, depuis, au nom de (qui est un des ressorts fondamental du théâtre).
Le spectacle est conçu pour être joué dans de vastes granges (pouvant abriter un éléphant et un fleuve)
Alors rebrousser chemin comme on retrousse ses manches, comme on rebrouille les cartes, comme on revient sur ses pas quand on constate que l’on s’est trompé.
inviter les habitant.e.s à participer à la conception et création du spectacle
Une série de 6 stages est organisée jusqu’en juillet 2025 autour du thème «les animaux sont-ils des gens comme les autres ?» , à Simone, dirigés par Anne-Laure Lemaire
L’enjeu de ces stages est de donner naissance à une forme théâtrale qui s’integrera au spectacle porté par la compagnie.
Le travail intègre toute les dimensions de la création de plateau et de l’écriture dramaturgique, proposant un vrai laboratoire de recherche sur le fond et la forme.
A la différence d’une proposition de stage plus traditionnelle dans lesquels les comédien.ne.s amateur.ice.s viennent se former à une technique ou répéter une pièce, il s’agit d’entrer ici dans tous les rouages de la création, comme on pénetre en territoire inconnu en laissant de côté ses certitudes. Il faut accepter de se dépouiller intellectuellement pour se laisser rejoindre par le sujet et le sens à construire.
Le travail de groupe est fondamental, ainsi que la documentation sur le sujet autant que la recherche sensible.


Liquidation
Autour de la création du spectacle et dans le cadre des journées thématiques "Simone donne sa langue au chat" organisées à Simone en 2025, in viivo à coordonné l'exposition CURIOSITÉS, du 11 au 25 mai à la Menuiserie
Cette exposition est née d’une fascination pour les formes curieuses que prennent nos attachements aux autres bêtes. Un intérêt pour toutes ces façons discrètes, hasardeuses, intimes, drôles, de brouiller les repères entre nature et culture. Comme si au plus profond de nous, quelque chose résistait à cette coupure, et venait chatouiller le nombril du vivant. Il me semble qu’il y a dans chacune de nos maisons une manière de convoquer sous une forme ou une autre la présence des animaux. Il y a celles et ceux qui ont des chiens, des chats ou des tortues. Celles et ceux qui collectionnent les poules ou les lapins verts. Ceux qui ont gardé les peluches de leur enfance. Celles qui regardent les oiseaux du jardin par la fenêtre avec des petites jumelles, et ceux qui ont des ruches. Celles et ceux qui redoutent de croiser une souris mais ramassent les hérissons morts.
Tous les objets présentés ici sont chargés d’une histoire, et c’est cela que nous avons voulu partager : autant les objets que les récits qui mettent en scène nos imaginaires et nos attachements, et au-delà, nos tentatives pour manifester notre lien avec les autres espèces.
Ànne-Laure Lemaire
Le projet bénéficie d'une aide de la DRAC Grand Est au titre des résidences de territoire, de SIMONE - camp d'entraînement artistique en tant que compagnie associée et du soutien du Parc national de forêts.